Au fil de l'eau, au gré du vent …

Lundi 1er Août 2016

Hyères

9h. Nous décidons d’aller nous baigner dans la petite crique juste en face du bateau. Mathieu, Nino, Adam et moi y allons en nageant. Papa et Papou emmènent Samuel avec l’annexe en ramant. Eh oui, le moteur de l’annexe ne veut plus fonctionner depuis hier. Ah! Les joies de la navigation : lorsque quelque chose est réparée, une autre chose se casse. Les réparations semblent infinies. Heureusement, j’ai un mari en or qui a une patience à toute épreuve et qui est prêt à passer du temps à comprendre d’où vient le problème pour y remédier. Respect !
Nous préparons la navigation avec Simon et décidons de partir vers 11h pour aller dans une autre crique de la presqu’île de Giens afin d’être bien protégés du vent. À peine partis avec un ris dans la grand-voile et l’inter, le vent et la houle se lèvent et nous voici bientôt  naviguant au près et affrontant une mer très agitée (entre 25 et 30 noeuds de vent) et des creux allant jusqu’à 3 m de haut. Les conditions sont trop difficiles pour atteindre le mouillage. Après une navigation de 1h15 nous décidons de faire demi-tour. Samuel et Adam sont allongés dans le bateau avec un gros mal de cœur. Nino non plus ne se sent pas très bien et décide de sortir sur le pont avec son gilet de sauvetage pour essayer de calmer son estomac. Simon est aux manœuvres, Mathieu à la barre tandis que Papou profite de la balade.

Pour des navigateurs avertis, il ne s’agit sans doute que de conditions classiques de navigation mais pour moi, c’est une grande première et c’est déjà trop ! Les cinq F font surface et j’ai à la fois peur, froid, soif, faim et je me sens épuisée. J’ai très envie de rentrer à la maison. Le pompon est décroché lorsque Adam tombe du canapé du carré à la suite d’une bonne grosse vague qui a fait fortement giter le bateau. « Il ne faut pas subir son mal de mer » me dirait Gauthier mais là, je n’ai pas pu. Une autre fois peut-être.

Nous parvenons tout de même à revenir à notre point de départ et à mouiller. Ouf ! Il est l’heure du déjeuner. Après le repas, les enfants jouent sans garder en mémoire le souvenir de cette navigation. Pour ma part, je n’arrive pas à prendre le dessus. Nous en parlons avec Simon. Il nous faudra réfléchir à un plan B : que fait-on si je n’arrive pas à m’habituer à cette vie-là ? Comment pourrait-on profiter de cette année merveilleuse qui nous tend les bras autrement qu’avec le bateau et le projet initial ? Nous allons prendre le temps d’y réfléchir sérieusement. Tant pis, le projet prendra peut-être une autre forme. L’objectif de cette année n’est pas de faire du bateau mais bien de profiter les uns des autres. À suivre donc dans nos réflexions. La soirée se passe très tranquillement malgré le vent qui reste fort jusqu’à 19h. Nous dormons à nouveau ici en espérant que la nuit permettra de voir les choses sous un angle nouveau.

Demain est un autre jour…