J’écris cet article que je dédicace tout spécialement à ma sœur Marie qui me signalait le grand intérêt que pouvaient avoir les détails croustillants de notre aventure. Effectivement, la question des sanitaires en mer m’a longtemps questionnée. N’ayant jamais eu ni le culot, ni le courage de demander aux différents marins croisés en amont de notre départ leurs us et coutumes en la matière, je me suis retrouvée bien seule et perplexe lors de nos premiers jours de vie à bord.
La plupart des lecteurs de cet article se trouvent probablement à proximité de ces lieux clos, havres de paix et de solitude où une simple revue, un iphone ou quelques grilles de mots croisés deviennent, l’espace d’un instant, un moment de détente voire de plaisir intense. Le simple fait de pouvoir se dire « j’ai envie, j’y vais » est déjà une chance inouïe dont nous n’avons que rarement conscience (je dis « rarement » car divers soucis gastriques chez certains peuvent révéler une jubilation consciente de la présence proche des cabinets).
Ici, tout est chamboulé. Oui, je vous le confirme, nous avons bien un WC à bord. C’est une simple pompe qui permet, selon la position de la manette, soit de remplir la cuvette d’eau de mer, soit d’aspirer puis de rejeter son contenu vers la mer. « Tire la chevillette et la bobinette cherra! » Pas plus difficile que ça. Une fois ces connaissances acquises, il suffit de pomper. Alors ils pompèrent, et ils pompèrent, et ils pompèrent. Malheureusement , la constitution de ce système en fait un matériel fragile qui peut rapidement dégager des odeurs peu agréables dont l’exiguïté de notre habitacle se passe à merveille. Une utilisation trop fréquente et trop « chargée » peut leur être fatale. Il faut alors se retrousser les manches et démonter l’ensemble du système en étant conscient qu’il va falloir se salir les mains (au minimum).
Ainsi, au regard des différentes expériences lues ou entendues, nous avons décidé d’utiliser le moins possible cet outil. Alors comment fait-on ? Pour les petites envies, l’essentiel de l’équipage étant masculin, il suffit de faire passer le « tuyau » par dessus bord en ayant pris soin de correctement s’accrocher au bateau et de projeter le liquide en suivant le sens du vent. Faire attention au sens du vent est essentiel mais je compte sur la perspicacité des lecteurs pour ne pas avoir à faire de dessin espérant que chacun visualisera correctement la situation et les désagréments qu’un mauvais positionnement peut engendrer. Pour le membre féminin de l’équipage, c’est un peu plus complexe et il faut rivaliser d’idées pour trouver des solutions plus ou moins acrobatiques.
Pour les grosses envies, il y a deux possibilités : la première et la plus « poétique » est, si l’on est au mouillage, de se lever tôt et d’aller faire une petite baignade matinale qui permettra de se délester de son bagage suffisamment loin du bateau tout en profitant du lever de soleil. Il est important de nager assez vite ensuite pour ne pas se faire rattraper. La seconde solution est «notre ami le seau ». Il suffit d’un peu d’eau au fond, d’une confortable position et se dépose la déjection. On renvoit tout vers les bas fonds, on fait au seau ses ablutions et on le range avec attention.
Je partage avec vous notre surprise de constater la dimension que peuvent prendre certains de ces paquets au regard du tout petit corps dont il est parfois extrait !!!
Quand on est dans un port, la question ne se pose plus, surtout si l’on a la chance d’être tout prêts des sanitaires. Sinon, il faut apprendre à anticiper !
Je suis à présent certaine que vous penserez à nous lors de votre prochaine visite aux cabinets. Quelle chance ! 🙂
Bonjour Charlotte et toute ta famille.
Je viens de lire intégralement votre blog et j’avoue être très impressionné non seulement par votre aventure mais aussi par tes qualités rédactionnelles. C’est à la fois enrichissant, poétique, profond et drôle comme en témoigne ce dernier billet qui je le confesse aborde un sujet auquel je j’avais jamais pensé 🙂
Bravo à vous d’avoir osé vous lancer dans une telle aventure ! J’aime beaucoup cette station de Nicolas Bouvier « on croit faire un voyage mais bientôt c’est le voyage qui vous fait »
Bon vent ma cousine et bises à ta famille !
Avec toi tout n’est que poésie Chacha :))) !!!
Bisous les ptits loups
Bonjour la famille Goasgen !!
À lire vos différents récits l’aventure se passe de mieux en mieux alors nous sommes heureux que vous vous soyez lancé dans ce fabuleux projet ! Nous suivons vos péripéties avec attention et avons hâte de vous lire de nouveau ! [ Surtout ce genre d’anecdotes ? ]
On vous embrasse. ?
Justine & Jérémie
Désolée pour l’accrochage sur le nom de famille ? : Goasguen …
c’est toujours intéressant d’avoir des conseils d’aventuriers en matière de caca.
je vais essayer votre technique du seau de ce pas.
je vous embrasse bien fort les matelots, on vous lit précieusement
et surtout mettez bien vos gilets !
<3 <3 <3
emilie & cie
ah et au fait j’ai réussi à localiser le kusupa sur marinetraffic ça fonctionne bien !
Ah tu vois que cette chronique (j’espère en effet qu’il ne s’agit pas d’un unique épisode mais bien le premier d’une longue série passionnante !) peut avoir des effets positifs sur ses lecteurs !
Je le savais je le savais …
Entre autres bienfaits, elle permet de vivre des aventures qui nous tiennent en haleine (on retient notre souffle comme si on y était), stimule l’imagination (belle astuce d’écrivain d’être avare de détails sur l’objet des débats), nous fait trembler d’effroi à l’idée que les héros puissent être rattrapés par leur propre « enfanté » en cas de légère défaillance physique, qui plus est dans un merveilleux décor de lever de soleil .. quelle angoisse !!!
Bref, ça donne presque envie d’y être pour partager ces merveilleux moments avec vous, riches en souvenirs (je dis bien presque) 😉
Ca me rappelle nos expéditions en Italie lorsqu’on voguait en camping car avec les parents et enfouissions des trésors un peu partout, dans l’espoir que surtout personne ne les dénicherait … ou alors pas avant très longtemps.
Merci donc ma chère soeur pour cet article et cette spéciale dédicace, qui me touche profondément tu t’en doutes (après les remerciements spéciaux c’est vraiment trop ;-). J’attends les suivants avec impatience, je sais que tu n’as pas tout dévoilé encore …
Allez, gros bisous et tachez de méditer et d’adapter l’adage suivant pour la chronique : « toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort » ! (ah ah je suis toujours aussi spirituelle, comme tu dois être fière d’avoir une soeur comme moi).
Bizzzzzzzz
J’espère Marie que tu sais que les commentaires sont rendus publics sur le blog! 🙂
Bizzz
Charlotte
hahaha, merci pour ce billet bien sympathique, j’ai bien ri !
j’ai bien ri moi aussi. C’est vrai qu’on apprécie les sanitaires dans les ports! Je ne suis pas vraiment séduite par votre plan B ou C!
Salut Charlotte, quel plaisir de te lire, tu me fais voyager!
J’ai vu grâce à l’AIS que vous vous trouviez à la Spezia, regarde bien enfance, il y a le « Sam Simon », le bateau de Seashepherd, sur lequel Antoine travaille; En ce moment il est à Poulain.
Bonjour à Simon et aux enfants
Bises
Ravie de ces bonnes nouvelles et amusée de l’explication sur les sanitaires, nous avions vécu le même soucis il y a 33 ans alors on peut dire que la technologie du sanitaire en mer n’est toujours pas au point, un jeune ingénieur a là un brevet à déposer.
En ce jour de rentrée des classes, les commentaires des garçons dans le jardin me manquent. Bises, bon vent