Samedi 3 septembre
Macinaggio (Corse)
Nous décidons de ne pas bouger aujourd’hui pour profiter de notre mouillage et de son eau transparente. L’idée première est de faire une grande balade à travers le cap corse mais compte tenu de la chaleur, nous préférons profiter de la matinée pour aller nous baigner sur la plage déserte. L’après-midi est sous le signe de la Dolce Vita italienne encore toute proche : sieste, glaces et soirée pétanque avec en guest stars tous les joueurs retraités du patelin. C’est typique et génial ! Les enfants se prennent au jeu et ne veulent plus décoller jusqu’à ce que la partie finisse. Le retour au bateau est tardif. On se couche rapidement.
Dimanche 4 septembre
Macinnagio/ St Florent (Corse)
Départ du mouillage vers 9 heure. La navigation se déroule bien pour Simon et les enfants. De mon côté, par contre, je ne suis pas dans mon assiette. Je descends rapidement me coucher pour essayer de reprendre du poil de la bête. Rien n’y fait, je reste barbouillée avec un bon gros mal de tête en prime durant toute la navigation. Simon passe le Cap Corse en solo. Snif ! Snif ! Nous arrivons vers 17h au mouillage de St Florent et passons la soirée à flâner dans les rues et à faire un peu de lèche-vitrine. C’est jour de grande braderie. J’en profite pour racheter des shorts aux enfants car ceux que j’ai emmenés commencent déjà à être bien abimés.
Petit aparté stylisme : lors de l’embarquement sur le bateau, le sac du marin et des petits mousses sont plutôt légers. Celui de la capitaine en second est un peu plus chargé mais, contre toute attente, très raisonnable (1 seul sac pour toute une année !). Cependant, il s’avère que, sur un bateau sous des cieux chauds et cléments, les éléments vestimentaires les plus utilisés sont le tee-shirt, le short et le maillot de bain. Les petites robes et les jupes sont à proscrire en navigation car elles ne sont pas du tout fonctionnelles pour les navigations. Pour les plus coquettes, elles peuvent servir lors des séjours au port ou pour les promenades citadines mais c’est tout ! Cela signifie que nous portons presque toujours les mêmes vêtements ce qui leur attribue une durée de vie bien plus courte qu’à Poulainville où un short peut se maintenir en forme pendant plus de 15 ans voire être éternel (sous réserve de non modification de la silhouette). Je suis donc actuellement à la recherche de shorts féminins, pas trop chers, mignons et solides. Bref, c’est pas gagné !
Lundi 5 septembre
St Florent / Calvi (Corse)
C’est une navigation peu confortable qui nous cueille ce matin au saut du lit. Avec une bonne houle de face et un vent à 15 nœuds et des rafales à 20 en plein dans le nez également, c’est avec difficulté que nous parvenons à avancer. Nous décidons de conserver le moteur jusqu’à ce que les conditions soient meilleures. Nous démarrons l’école avec les enfants mais devons arrêter au bout de 30 minutes car les cahiers bougent dans tous les sens, les crayons tombent et la concentration est de plus en plus difficile.
Nous fendons les vagues recevant au passage quelques bons embruns salés. Après avoir essuyé deux rouleaux plus gros que les autres, Simon se permet le questionnement suivant ; « Le hublot est bien fermé dans la chambre des enfants ? » Ni une, ni deux, je descends avec Nino à l’intérieur du bateau pour m’en assurer. Et là, horreur et damnation ! Nous avons oublié de fermer le hublot. L’eau rentre dans la chambre des enfants inondant tout : matelas, draps, oreillers, pyjamas et peluches. Nous tentons un sauvetage in extrémis des quelques objets encore secs mais ne parvenons à extraire de la catastrophe qu’un demi oreiller et trois doudous. Le bateau nous projette d’un côté et de l’autre remuant allègrement nos petits estomacs fragiles. Une grosse vague nous fait décoller et nous avons la sensation d’être sur le grand huit à Disneyland. Nino est propulsé dans une des équipées de la couchette et je me retrouve à plat ventre sur le matelas. Drôle de sensation : on a très envie de rire de cette situation cocasse mais, en même temps, nous ne sommes pas très rassurés. Nous remontons vite dans le cockpit en prenant soin de sortir toutes les choses trempées.
Après cette agitation intense, c’est l’heure du repos et Simon se retrouve à nouveau seul à la barre avec tous les autres membres de l’équipage soit profondément endormis, soit en pleine lecture (on se demande bien lequel est-ce !).
Une fois l’Ile Rousse derrière nous, les conditions se calment et le vent tourne légèrement nous permettant de terminer avec plaisir cette navigation au travers. Nous nous amusons à faire une mini régate avec un voilier juste à côté du nôtre et qui va également à Calvi. Notre Kusupa tient bon l’allure et nous arrivons premiers juste avant d’entrer dans la baie de Calvi malgré des virements de bord qui nous ralentissent fortement car notre étai largable est à poste à l’avant nous obligeant à enrouler le génois avant de le dérouler sur l’autre bord ce qui nous freine beaucoup lors des manoeuvres.
Nous arrivons au port de Calvi à 16h30. Pas de souci particulier pour l’amarrage malgré le minuscule espace qui nous est destiné et dans lequel Simon, de prime abord, ne pense pas pouvoir entrer. Les membres de la capitainerie sont obligés de pousser les bateaux voisins pour nous faire un peu de place et nous en profitons pour nous faufiler dans la brèche.
Ce soir, inondation oblige, nous nous dirigeons vers la laverie la plus proche pour faire une bonne tournée de lessive de tous les draps salés (10€ les 14 kg) puis nous prenons une douche bien méritée (attention les filles : premier shampoing depuis 6 jours malgré le soleil et le sel. Je pense rentrer avec de la paille sur la tête !).
Ce soir, la wifi du port permet aux enfants de regarder Fort Boyard ! Ils sont trop contents car ils sont conscients que ce luxe ne durera pas.
il n’y a pas que les enfants qui sont contents de regarder Fort Boyard…
Lolotte, tu te spécialises dans le vocabulaire marin, maritime…qui m’échappe parfois.
c’est fou les émotions que vous nous faites partager! c’est mieux que les séries!