Vendredi 25 novembre
Puerto de la Luz (Las Palmas)
Aujourd’hui, c’est journée bateau. Hier Simon s’est empressé d’aller acheter le nouveau câble de commande pour réparer le moteur et a mis, une fois de plus, les mains dans le cambouis. Même pas besoin d’un vrai réparateur, le moteur est à nouveau fonctionnel en quelques minutes. Il est pas fort mon Simon ? Après son gros coup de fatigue d’hier, aujourd’hui le voilà en meilleure forme. Ce matin, je fais l’école aux enfants, pendant que Mathieu et Simon partent faire les courses. L’après-midi nous permet de faire une grosse lessive et de prendre quelques infos sur l’île de Grand Canarie pour faire le point sur ce qu’il y a à visiter. Je ne trouve pas grand-chose et on décide de profiter d’une balade pour aller jusqu’à l’office de tourisme.
Nous prenons également les nouveaux fichiers météo pour faire le point sur les jours à venir et l’éventualité de notre date de départ pour la traversée. Les prévisions des 10 prochains jours nous confirment que les alizés ne sont toujours pas installés. La route du nord évoquée jusqu’à présent est à abandonner à cause d’un fort coup de vent qui arrive dans les prochaines semaines et la route du sud est parsemée de zones anticycloniques synonyme de pétole (c’est-à-dire pas de vent du tout). Changement de programme : nous prenons la décision de reporter le début de notre traversée de minimum deux semaines. Mathieu achète donc son billet d’avion, départ demain matin pour rentrer sur Paris et travailler quinze jours avant de nous rejoindre à nouveau pour la grande traversée au bon moment.
Ce n’était pas ce qui nous avions envisagé mais c’est finalement un mal pour un bien. Nous allons pouvoir visiter tranquillement les différentes îles des Canaries au lieu de les survoler comme il était initialement prévu.
Cet après-midi, petite balade dans Las Palmas à la recherche de l’office de tourisme. Nous sommes très déçus car Las Palmas est une ville énorme. On tombe en plein Black Friday avec des promos plein les devantures. L’hôtesse de l’office ne me donne aucune informaton intéressante pour la visite de l’île. On décide donc de faire l’impasse sur Grand Canarie pour privilégier d’autres îles. Les enfants finissent la journée en jouant dans plusieurs petits parcs municipaux puis nous rentrons au bateau pour une soirée tranquille.
Samedi 26 novembre
Puerto de la Luz (Las Palmas)
7h du matin : Mathieu prend un taxi pour aller à l’aéroport. Petit pincement au cœur de le voir s’en aller. J’ai même sur le coup la sensation d’un échec, que la traversée n’est plus réelle, qu’elle s’éloigne d’un coup alors qu’elle était pourtant si près. Heureusement, mes enfants qui commencent à bien me connaître, sentent ma tristesse et me câlinent tant et si bien que je ne verse pas une larme. Pas mal pour une pleurnicheuse sentimentale de mon espèce ! Pendant que je fais l’école aux enfants, Simon part en quête d’un nouveau téléphone portable car après un changement de batterie, puis un changement du port de connexion, son ancien Iphone décide de rendre l’âme. Pas pratique pour entretenir ses relations facebook, rester au fait des news sportives et tenter de battre des records à Candy Crunch. N’est-ce pas Simon ?
Décidément, nous ne nous plaisons pas dans cette marina. Temps de questionnement intense : part-on dès aujourd’hui ou reste-t-on une journée de plus pour donner sa chance au Vieux Las Palmas que nous n’avons pas encore eu le temps de visiter. Un peu tristes et sans entrain après le départ soudain de notre équipier, nous décidons de rester une journée supplémentaire afin de nous poser et de préparer la suite.
Grrrr ! Pas de wifi dans cette marina (décidément, rien de bon !). Impossible de poster le blog et de faire des recherches correctes pour la suite du voyage. Tant pis! On part à pieds visiter la vieille ville pour nous redonner un peu de baume au cœur. Raté ! La ville de Las Palmas est décidément sans grand intérêt et le ciel, encombré de nuages, contribue à créer une atmosphère pesante. Les enfants marchent courageusement pendant près de 3 heures entre les immeubles imposants et sans charme sans jamais se plaindre. Le cœur de la vieille ville est bien triste malgré sa jolie cathédrale et la rue commerçante, gavée de grandes enseignes, ne nous enthousiasme pas non plus. Il est 16h30, on décide à rentrer au bercail après un petit goûter- glace. Heureusement, le trajet retour est parsemé de bazars chinois tous mieux achalandés les uns que les autres (je nourris une secrète passion pour les bazars chinois). Nous nous arrêtons donc dans presque tous ceux que nous croisons sur le trajet pour essayer de trouver des petits cadeaux pour les enfants. Ils ont chacun économisé 4€ depuis cet été qu’ils peuvent dépenser comme ils le veulent. Adam achète un jeu d’échecs aimanté (bon choix), Samuel trouve deux pistolets à eau (choix moyen) et Nino ressort déprimé de n’avoir rien trouvé d’intéressant (choix pourtant raisonnable au regard du nombre de bibelots inutiles mais tentants pour les enfants). Quant à moi, j’achète des petites choses pour les fêtes que nous passerons sans doute en mer (chut : c’est une surprise !). On rentre tard de notre virée et on se couche tôt car la marche a été longue et on décolle tôt demain matin.