Au fil de l'eau, au gré du vent …

Mercredi 14 juin 2017

Vigo (Espagne) – En mer

Nous partons ce matin vers 10h. La mer est pénible car la houle vient de n’importe où et se déplace n’importe comment. Nous avançons lentement au moteur, tous les éléments contre nous: houle, courant, vent. Difficile d’avancer. Nous longeons la côte que nous voyons défiler à regret. Au regard de la météo des prochains jours, impossible de nous arrêter dans les petits mouillages sympas vantés par les différents bateaux-copains. Zut ! Tout a l’air beau et on aurait bien aimé passer un peu de temps à découvrir quelques petits endroits sauvages et typiques de la côte galicienne. Au fil de l’eau, au gré du vent. Bon, il faut aussi reconnaître que notre tirant d’eau ne nous permettait pas d’aller partout mais on peut toujours rêver.

Simon est chafouin ce matin à cause des conditions de navigation un peu difficiles. Il est même tenté de s’arrêter quelque part afin de faire cesser le ballottement constant du bateau de droite à gauche. Je parviens quand même à raisonner car si nous ne poursuivons pas notre chemin maintenant pour passer le cap Finistère avant l’arrivée de la prochaine dépression demain, nous serons bloqués ici pour un temps indéterminé. Nous continuons donc à avancer en croiasant les doigts pour que les conditions s’améliorent. Les enfants retrouvent leurs activités nautiques : lecture pour Nino, dessins pour Adam et légos pour Samuel. Finalement, la mer se calme et notre navigation devient plus agréable malgré le bruit permanent de notre Perkins. Il commence à faire sacrément froid et nous nous équipons pour passer la nuit.

L’avantage de faire des navigations nocturnes de ce côté-ci de l’Atlantique est que les nuits sont courtes. Le soleil se couche tard et se lève tôt. Avec la luminosité, nous pouvons jouer, lire ou papoter. Les enfants font le premier quart avec Simon de 22h à minuit puis ils vont se coucher. Nous longeons le cap Finistère vers minuit. Le soleil est couché depuis plus d’une heure et la nuit est bien sombre. On ne voit donc absolument rien. Nous irons rendre visite à ce Cap par la terre d’ici quelques jours. La nuit est belle et nous poursuivons tranquillement notre route en bouquinant sur la liseuse ou en faisant quelques parties de mots croisés ou de Candy Crush.

Jeudi 15 juin 2017

En mer – La Corogne (Espagne)

Je vois apparaître La Corogne au petit matin avec la Torre Hercule, le plus vieux phare Romain encore en état. On découvre la digue avec sa tour ultra moderne, centre de contrôle météo, qui est devenue l’une des images fortes de l’entrée dans le port qui se trouve juste derrière. Il y a deux marinas à La Corogne. On décide de suivre les conseils de STW (Site internent Sail The World qui éclaire les navigateurs sur tout un tas de thématiques) et allons vers la première, un peu plus à l’écart mais dont l’accueil nous a été vanté.

Après avoir précisé que nous avons trois enfants à bord, la capitainerie nous place sur un super ponton tout proche des sanitaires avec une place XXL. Arrivée et amarrage fastoches ! C’est royal. et pour couronner le tout, nous avons droit, pour notre arrivée, à une petite bouteille du vin blanc local « l’Albarino » offert par la capitainerie. Ce port est top ! On s’offre un petit repas d’arrivée le midi dans un restaurant  de tapas juste au dessus de la capitainerie avec vue sur le port. Excellent ! On ne bouge pas de l’après-midi et faisons la connaissance d’un nouveau bateau-copain français : le Pikaia. Gaëlle et Manu ont deux enfants de l’âge de Nino et Adam avec lesquels ils s’entendent aussitôt. Nous allons vite nous coucher après le repas et la douche car nous avons du repos à rattraper.

Vendredi 16 juin 2017

La Corogne (Espagne)

Aujourd’hui, Simon récupère la voiture de location et part avec Manu de Pikaia au ship pas loin pour faire quelques courses afin de réparer les deux chandeliers abîmés à l’avant du bateau. On est bien ici ! Le port est vraiment top. Les douches sont royales et la connexion wifi est excellente. En plus on a des copains, que demander de plus. Du coup, on ne bouge pas de la journée. On range. On fait école. Les enfants vont jouer avec leurs nouveaux amis aux parc de jeux publics et on se prend une bonne glace bio sur la promenade devant le vieux port. Evidemment, nous faisons un petit apéro dînatoire le soir avec les Picaïa. On discute de tout et de rien pendant de longues heures. Leur programme est de vivre sur leur bateau et de boucler un tour du monde sur une durée indéterminée.

Samedi 17 juin 2017

La Corogne (Espagne)

Les Pikaia sont encore là aujourd’hui. Nous décidons donc de ne pas bouger du port pour que les enfants profitent d’être ensemble encore quelques heures.  Cela permet également à Simon de s’atteler au chantier de la réparation des chandeliers. Je pars au marché le matin avec Gaëlle après l’école. Nous ne revenons que vers 13h15. Simon a fait manger les cinq enfants sur Kusupa. Il termine la réparation  en début d’après midi en suivant les instructions et les bons conseils de Manu. Nous profitons de la gentillesse des Picaia pour leur laisser Adam et Nino pour partir aux courses dans l’après-midi. Samuel vient avec nous même si les rayons de Carrefour ne sont pas le lieu le plus rigolo pour un petit garçon de 5 ans. Ce soir, on se fait un nouvel apéro dînatoire sur Kusupa. Récupération de films et de échange de livres. Papotages à n’en plus finir. A minuit, on décide d’un commun accord d’être raisonnables et d’aller nous coucher. Encore une bien belle journée accompagnée par le soleil et l’amitié.

Dimanche 18 juin 2017

La Corogne (Espagne)

Les Picaïa partent aujourd’hui mais nous n’aurons pas le plaisir d’agiter les mouchoirs en les regardant s’en aller car c’est notre première journée de visite. Nous prenons donc la route à 10h30 pour la Costa Da morte après avoir embrassé nos amis et leur avoir souhaité bonne continuation dans leur long périple. Nous avons prévu de faire un road trip le long de la côte. Premier arrêt au Mirador Santa Marina puis pique nique au Cap de San Adrian où nous avons du mal à trouver un coin d’ombre pour nous protéger du soleil qui cogne. Nous passons un merveilleux moment à observer les îles Sisargas qui se dressent face à nous.

On repart pour le très joli petit port de Camarinas où l’on se pose dans un café pour la traditionnelle boule de glace. On termine notre road trip par une visite au Cap Finistère qui nous est symbolique car il délimite le début du Golfe de Gascogne signifiant un proche retour en terre française. C’est beau ! On en profite pour faire un petit arrêt dans une boutique pour acheter quelques cadeaux à distribuer à notre retour. Il est déjà 18h et nous reprenons la route pour le port. Nous arrivons à 19h30, allons vite prendre une douche, manger et nous coucher car la journée a été dense.

Lundi 19 juin 2017

La Corogne (Espagne)

Une fois les sandwichs préparés et les enfants habillés et chaussés, nous mettons tous nos sacs à dos pour prendre la direction de  la ville mythique : Saint Jacques de Compostelle . On y est en 1 heure et nous garons rapidement sur un parking tout près du centre. On se dirige vers l’office de tourisme et sommes tout de suite charmés par l’architecture de la vieille ville : arcades, bâtiments en pierre, ruelles étroites. Nous nous réjouissons également du peu de monde déambulant dans les rues. Le lundi étant la journée où tous les musées sont fermés, nous supposons que les touristes préfèrent venir à un autre moment et que les pèlerins sont tous dans la cathédrale où il est l’heure de la messe. Nous y passons d’ailleurs la tête rapidement après avoir déposé nos sacs à dos dans le bureau d’accueil des pèlerins mais ressortons aussitôt car l’édifice est bondé de monde. Impossible  d’y circuler pendant l’office. Nous reviendrons tout à l’heure. Nous arpentons ainsi les ruelles en toute tranquillité.

Rapidement, les enfants ont faim et nous décidons de faire un stop sur la place da Quintana pour pique niquer à l’ombre. Le temps est magnifique, le soleil brille, le ciel est bleu mais il ne fait pas trop chaud. Sur la place, un groupe de jazz se prépare pour un concert et nous assistons aux répétitions. Chouette moment musical. Après le repas nous retournons dans la cathédrale pour la visiter cette fois. Les enfants se prêtent au jeu du pèlerinage en allant voir la statue de Saint Jacques et en lui faisant un câlin. Une pensée en passant à Papou et Mamou qui sont venus ici quelques années avant nous mais en vrais pèlerins cette fois.  En sortant, nous nous dirigeons vars la magnifique Praza do Obradoiro juste derrière la cathédrale aux dimensions impressionnantes. Un Parador (hôtel de luxe) est implanté juste là et semble narguer les humbles pèlerins et les simples touristes laissant deviner que, derrière ses murs, se cachent beauté et volupté hors de portée de nombre d’entre eux.

Nous poursuivons notre balade au travers des ruelles et des parcs de la ville et sommes charmés par l’atmosphère qui y règne. Nous n’arrivons pas comme pèlerins mais comme touristes. Saint Jacques n’est pour nous ni un aboutissement, ni une révélation, ni l’accomplissement de quelque chose de « plus grand » mais la cité éveille en nous des sensations, le sentiment d’un lieu emprunt d’histoire et de beauté.

On décide de ne pas rentrer trop tard  au bateau afin de pouvoir profiter de la belle soirée pour jouer ensemble.

Mardi 20 juin 2017

La Corogne (Espagne)

Ce matin, on part au marché de La Corogne pour faire le plein en fruits et légumes et visiter un peu la ville. Nous en profitons pour aller manger dans un petit resto tapas le midi.

En réfléchissant au parcours, Simon et moi tombons d’accord. Nous préférons faire des sauts de puces jusqu’à Gijon plutôt que se coltiner une nouvelle longue navigation. Cela signifie mouillages en perpective, il nous faut donc un peu d’approvisionnement. Simon va faire le plein de courses dans un supermarché cet après-midi avant de rendre la voiture. Je fais l’école aux enfants puis on enchaîne les jeux, les glaces et le repos. Notre petit train train à nous. Demain, on repart.