Lundi 9 janvier 2017
Baie du Robert / Martinique
Simon part faire la clairance dès le matin, procédure administrative obligatoire marquant notre entrée en territoire français. Nous aurions du la faire bien avant mais, comme vous pouvez le constater, notre vie est tellement remplie ces derniers temps que l’on n’a pas trouvé une minute pour se rendre au bureau adéquat. Bon, soyons honnêtes, il faut reconnaître également que l’envie nous a un peu manqué.
On décolle en début d’après-midi direction la commune du François à quelques kilomètres du Robert pour aller visiter la fameuse Habitation Clément : une usine de rhum toujours en activité et aménagée remarquablement pour des visites pédagogiques. Munis d’un audio guide fort loquace, nous arpentons les quelques hectares de cette magnifique propriété agricole sur laquelle se dresse, hormis les hangars relatifs à la production de rhum, l’ensemble des bâtiments d’une ancienne maison créole typique. Les garçons me font remarquer qu’ils aimeraient bien acheter une maison comme ça. Moi aussi les gars !!! C’est vrai que l’habitation de type créole est très très agréable à vivre et le lit à baldaquin du premier étage est propice à faire poindre dans nos esprits d’adultes coquins quelques petites idées intéressées. Mais, fort heureusement, l’audio guide nous remet vite sur le droit chemin.
La visite est vraiment très intéressante et les enfants parviennent à comprendre peu à peu l’ensemble des procédés de fabrication du rhum, cette boisson si tentante pour les adultes mais qui leur est strictement interdite (oui, oui Adam !! Et ne fais pas cette tête. Tu pourras boire tous les rhums que tu veux dans un peu plus de 10 ans, enfin, dans la mesure du raisonnable bien sûr!). Le cadre est magnifique, les espaces extérieurs sont parfaitement entretenus et l’immense jardin a été transformé en lieu d’exposition contemporaine. On apprend tout un tas de choses sur la canne à sucre, son extraction, son exploitation, sa distillation. Le problème existentiel qui s’impose à nous est alors de savoir quel type de rhum acheter à la sortie. Simon m’incite à lui offrir le rhum de son année de naissance : 220 € la bouteille de 1976 ! Un poil onéreux pour un homme qui ne boit jamais de rhum. Bon, il faut reconnaître qu’il s’y met bien depuis notre arrivée avec quelques petits punchs à l’apéro mais pas suffisamment pour apprécier ce grand cru, il en convient lui-même. On repart finalement les mains vides car nous ne sommes pas encore assez connaisseurs pour savoir laquelle d’entre les 50 sortes de rhum il vaut mieux choisir. Mais qu’à cela ne tienne, la petite séance dégustation et les avis de nos amis connaisseurs faciliteront nos achats de fin de voyage. On sort tous un peu saouls de la visite, plus enivrés par notre audio guide que par les relents de rhum émanant des dizaines de tonneaux entreposés. Retour au bateau avec des tas de belles images en tête et une tenace odeur d’alcool dans les narines.
Mardi 10 janvier 2017
Baie du Robert / Martinique
Journée repos et état des lieux du bateau. Pendant l’école du matin, on crée une nouvelle chanson en cours de musique. Il faut que je trouve le temps de la filmer et de la poster sur le blog. Nous nous rendons à la petite plage de Tartane dans l’après-midi pour quelques heures de farniente pur. On fait des ploufs et on se bronze. Là, c’est vraiment les vacances ! On pense à vous qui êtes en train de travailler dans le froid picard. On vous envoie du soleil et quelques embruns…
Mercredi 11 janvier 2017
Baie du Robert / Martinique
Nous partons de bonne heure en direction de l’habitation Belfort, un domaine spécialisé dans l’exploitation de la banane. Nous avons prévu de faire la visite en petit train à 10h30 mais on nous annonce que le train est complet et qu’il nous faut attendre 11h45 pour la prochaine visite. Je reste persévérante et parvient à convaincre la petite dame de l’accueil de nous trouver une place dans le train de 10h30. L’argument « nos pauvres enfants crèveront de faim et de soif en attendant 11h45 parce que nous n’avons rien prévu à manger et à boire (1-pitié) parce que nous n’avons pas anticipé que le train serait plein parce que vous ne l’annoncez pas sur votre site internet (2-culpabilisation) et que, quand ils sont affamés et assoiffés, ces pauvres petits enfants se transforment en monstres sanguinaires près à s’attaquer aux bananiers les plus proches et aux gentils touristes attentifs (3-menace) » fait mouche. Nous arrivons donc à nous faufiler et à trouver une petite place parmi les autres visiteurs et démarrons ainsi la visite à l’heure prévue. Un peu de culot n’a jamais fait de mal à personne.
La balade autour de la bananeraie est extrêmement inéressante. On nous explique les différents stades de l’exploitation de la banane. Le bananier n’est pas un arbre mais une plante géante. Chaque bananier ne produit qu’un seul régime de bananes dans son existence. Il faut 6 mois pour obtenir la fleur qui donnera le régime de fruits. Au bout de ces 6 mois, on procède à la castration de la fleur et on coupe les bananes trop basses sur le régime en prenant la peine de n’en conserver qu’une seule (la plus basse) qui attirera la sève vers l’ensemble du régime. On procède également à l’empaquetage du régime dans un sac pour le protéger des insectes et le marquer pour garder trace de l’âge de son développement. Au bout de 9 mois, on peut enfin couper le régime et l’emmener dans le hangar de stockage. On coupe alors le bananier aux deux tiers et on laisse le rejet repousser. Puis, vient le temps de la coupe du régime en grappe, le lavage, le triage et l’emballage des grappes pour une expédition chez les différents distributeurs.
Les enfants ont encore beaucoup appris. À la fin de la visite, nous avons droit à une dégustation de bananes sous toutes ses formes. Durant ce temps, nous rencontrons une famille québécoise avec laquelle nous discutons car ils ont aussi envie de prendre une année sabbatique en bateau dans les années à venir avec leurs deux enfants et notre projet les intéresse fortement. Ils sont adorables et nous accrochons tout de suite avec eux. Ils nous proposent d’ailleurs éventuellement de venir leur faire un petit coucou au Québec si nous le souhaitons. Ce serait vraiment génial !! Nous quittons l’Habitation Belfort vers midi et prenons la direction du plus gros centre commercial de la Martinique la Galéria.
Nous allons manger rapidement McDo (pas bien!) puis allons nous promener dans les différentes boutiques pour trouver de nouvelles tongs à Adam et Samuel. Nous en profitons également pour aller à la librairie antillaise (bien!) où nous passons une bonne heure à chercher des livres pour chacun d’entre nous. Petit passage chez Décathlon et retour au bateau avant la tombée de la nuit. Encore une journée bien chargée!
Jeudi 12 janvier 2017
Baie du Robert / Martinique
On ne bouge pas aujourd’hui. Simon en profite pour réparer le guindeau électrique à l’avant du bateau qui était tombé en panne depuis les Canaries. Cela lui prend beaucoup de temps mais, grâce à Hubert, notre guideau ressort comme neuf au bout de quelques heures. Simon prend de plus en plus de plaisir à bidouiller. Super. On va pouvoir entreprendre quelques menus travaux en rentrant à la maison. L’après-midi, il en profite pour rencontrer tous les bateaux copains de la Baie du Robert et file un coup de main pour certaines réparations. Pendant ce temps là, je fais l’école aux enfants puis je m’amuse avec eux. Quel plaisir de prendre du temps exclusivement pour eux. Je me régale !!!
Vendredi 13 janvier 2017
Baie du Robert / Martinique
Nous partons de bonne heure pour aller visiter la ville de Saint-Pierre. Après une visite du sommaire marché couvert de Saint-Pierre qui n’est pas très bien achalandé en ce vendredi matin. J’achète quand même quelques petits cadeaux typiques à distribuer à notre retour. A 11h, nous montons dans le petit train de Saint Pierre (décidément, nous sommes abonnés aux petits trains). Nous avons beaucoup de chance car le guide est passionnant et prolixe. Il nous raconte toute l’histoire de la ville, de sa grandeur, de sa destruction par le volcan situé à proximité : la montagne Pelée. Nino a retracé l’histoire de Saint Pierre et du personnage de Cyparis dans un exposé que vous pouvez retrouver dans « la page des enfants ».
Le guide nous fait beaucoup rire avec un attirail de blagues tout au long de la visite qui nous font digérer sans problème l’ensemble de informations qu’il nous délivre. Nous faisons tout le tour de la nouvelle ville reconstruite sur les fondations démolies de l’ancienne et nous allons en petit train jusqu’à l’ancien théâtre. Nous descendons là et poursuivons la visite à pieds. Puis nous avançons jusqu’au cachot de Cyparis. Les enfants en profitent pour s’en mettre plein les oreilles. Eux qui adorent qu’on leur raconte des histoires, aujourd’hui, ils sont servis. Nous apercevons le mouillage de la baie de Saint-Pierre en contrebas qui nous rappelle à quel point nous sommes chanceux d’être ici dans la baie du Robert où notre bateau est comme sur un lac contrairement au mouillage rouleur de la baie de Saint-Pierre.
Nous allons manger dans un petit restaurant en bord de mer où nous nous régalons d’accras de morue, de féroce d’avocat et de poissons grillés.
Puis nous partons pour la petite commune d’Ajoupa-Bouillon célèbre en Martinique pour sa magnifique cascade des Gorges de la Falaise. La descente jusqu’à l’entrée des gorges est assez pentue mais les enfants ne se plaignent pas et dégringolent avec vélocité les marches dignes d’un géant. C’est une randonnée géniale car elle ressemble beaucoup à du canyoning. Nous marchons dans le cours du torrent à contre courant jusqu’à la cascade principale située en fond de gorge. Tandis qu’Adam s’éclate à marcher dans l’eau et à remonter les petites cascades situées sur notre chemin, que Samuel fait le singe agrippé au cou de notre guide athlétique (car il est trop petit pour affronter seul le courant), Nino commence à paniquer à cause du bruit des chutes d’eau et de la force du courant. Mais il est très courageux et poursuit l’ascension jusqu’au pied de la cascade où il accepte de poser pour la traditionnelle photo de groupe malgré sa terreur grandissante. Le retour est aussi chouette que l’aller au cœur de la forêt, au plus profond des gorges de la falaise. Nous passons un délicieux moment entre chaleur humide de la Martinique et fraîcheur de l’eau qui nous dégouline sur tout le corps.
Malgré tous leurs efforts et leurs lycras, les enfants se refroidissent vite. Nous entamons dons la remontée sportive vers la voiture où nous escaladons doucement les marches de géants qui parcourent le chemin. Cette expérience a été formidable pour tout le monde hormis Nino qui a eu du mal à prendre du plaisir. Le paysage est magnifique et on n’en prend plein les yeux on se régale. On rentre à 19h au bateau, il fait nuit noire, et nous couchons rapidement car la fatigue se fait sentir.
Samedi 14 janvier 2017
Baie du Robert / Martinique
On fait l’école le matin sur le bateau : je demande aux enfants de faire des exposés sur les différentes visites : Saint Pierre, Habitation Belfort et Gorges de la Falaise (voir sur « la page des enfants »). Puis plouf autour du bateau. La température de l’eau est parfaite et on se régale à jouer une bonne heure avec les enfants. On rejoint Hubert dans l’après-midi pour retrouver Cathy qui revient de France. On passe la soirée avec eux à papoter et à prendre des nouvelles de la famille normande. Retour au bateau de nuit vient avec l’annexe. Les enfants sont fatigués on s’endort vite.